lundi 16 juillet 2007

17. Mémoire d'un Festival

Défense d’un Festival

Tel un arbre, un Festival se sème, germe, bourgeonne, croit fort doucement et fructifie. Il demande qu’on lui aménage des conditions sainement écologiques, et surtout qu’on le laisse se développer, tout naturellement, en dépit des hauts et des bas.
Ainsi, la graine du Festival du Cinéma Africain de Khouribga a-t-elle été plantée à l’initiative de deux composantes essentielles, savoir la Fédération nationale des Ciné-clubs au Maroc et l’Association culturelle de Khouribga. L’enjeu consistait de prime abord en une « rencontre » (comme amoureuse) entre différentes personnes et cultures, sous le signe intentionnellement africain : le cinéma.
Et la Rencontre eut vraiment lieu ! Sobre et jubilatoire, mais nettement prometteuse du 25 au 31 mars 1977. Depuis, cette graine ne cesse de pousser et de bonnement surprendre sur cette grasse et molle.
Et c’est aujourd’hui que l’on se permet de cueillir les fruits visuellement mûris, délicieusement appétissants et la chair ferme.

Alors, il est temps de nous enivrer de cette sève bénéfique et d’en prendre soin, pour les générations à venir.

Bouchta FARQZAID

dimanche 15 juillet 2007

16. Le court métrage marocain à l'épreuve du cinéma méditerranéen

Crise du court métrage marocain ?
Le Festival du court métrage à Tanger :

Est-ce que le cinéma marocain se porte bien?C'est une question qui, me semble-t-il, devient un peu classique, dans la mesure où la série des films tant longs que courts, produits ces derrières années, témoignent chez les réalisateurs, d'une volonté indiscutable de faire mieux, nonobstant quelques exceptions. Le festival de Tanger pour les courts métrages constitue en réalité une aubaine en vue d'apprécier le degré de créativité chez les cinéastes marocains, car il permet de comparer les films marocains entre eux et de les évaluer par rapport aux autres films venant d'autres horizons quantitativement et qualitativement.
Sur le plan quantitatif, il est clair que le Maroc jouit d'une place importante sur la carte cinématographique mondiale, en ce qu'il produit approximativement soixante courts métrages par an. Ces films varient entre la facture fictionnelle et la facture didactique. En effet, nombreux sont les courts qui traitent de la question pédagogique, en raison du pullulement des festivals organisés par le Ministère de l'éducation Nationale. A cet égard, il faut citer le film de Fdil Abdellatif " La table de Punition"(entendez la table de multiplication), qui a remporté certains prix, dont celui du Festival de Fès et de celui de Casablanca...
Sur le plan qualitatif, la plupart de ces films laissent à désirer. En effet, thématiquement, il est possible de relever des thèmes banalement reconduits et où l’apport technique et esthétique fait vraiment défaut. Ainsi, le court métrage de Leila Triki (Et la vie continue) est fort décevant. C’est dire que, exception faite du jeu époustouflant de l’acteur Mohamed Jouioui, le film rate son objectif, qui serait d’attirer l’attention du spectateur sur un phénomène de l’indifférence. En plus, le court de Daaif (Mannequin), adapté d’une nouvelle d’Abdel Fetah Kilito, déçoit de manière ostensible. Ce film devrait mettre en relief comment le créateur introduit le spectateur dans un univers fantastique. Or, la dernière scène qui en garantit pleinement la facture générique nous laisse sur notre soif, dans la mesure où le type et la durée du plan ne sont point convaincants.
Par ailleurs, le film de Mohamed Mouftakir (Fin de mois) échappe partiellement à ce jugement. A vrai dire, et quoiqu’assez banal, l'avantage de ce court réside dans une technique fort répandue en littérature, à savoir la mise en abyme. En effet, le film procède par emboîtement des récits ou des intrigues : c’est l’histoire d’un couple qui cherche à se créer une autre histoire pour faire face au train-train de la vie. C’est ce jeu dans le jeu qui donne au film une sorte de rhétorique novatrice dans le cinéma marocain: il crée un autre horizon d'attente.

A notre avis, et loin de tout masochisme, le Festival de Tanger constitue une aubaine qui permet aux réalisateurs marocains d’évaluer leurs productions.

Bouchta FARQZAID

15. Un documentaire sur la ville de Khouribga

Un documentaire sur la ville de Khouribga :

I. Facture générique :

Le terme « documentaire », formé à partir de « document » renvoie à l’idée de « trace » et, par extension de « vérité ».Venant du latin « documentum », il désigne un « enseignement » , et donc , « ce qui sert à instruire ».Quelle que soit sa thématique (faune, flore, géographie, anthropologie…), il serait assimilé à une pièce de référence objective.
Il s’agit, en effet, d’un « cinéma de vérité », « instructif, destiné à montrer des documents des faits enregistrés, et non élaborés pour l’occasion »(cf. Le Petit Robert, 1992, p.564).Comme son le laisse bien entendre, l’image est souvent accompagnée du commentaire
De tels propos, il s’ensuit que le documentaire diffère du film de fiction sur divers points.

I.« Khouribga : hier et aujourd’hui » : un témoignage sur un lieu ?:

A/ Un générique :

-35 mm/couleur/1992
-Production : Centre Cinématographique Marocain (CCM)
-Image : Abderrazak Benhamida
-Montage : Alaoui Harrouni et Fatima Darsi
-Version : français (voix d’Ali hassan)

B/ Un témoignage ?

Le titre du documentaire semble, de prime abord, nous renseigner sur la stratégie du réalisateur, à savoir la comparaison de la ville de Khouribga à travers deux moments de son histoire que sont le passé et présent. A cet égard, le cours à l’alternance du noir-blanc/couleur est fort significative.
L’effet d’Alaoui H. Et de Fatima D. s’explique par la volonté de mettre face-à-face des lieux à travers ce qu’ils étaient et ce qu’ils sont devenus au fil du temps. Grâce à une mise en ouvre d’une topographie, le spectateur assiste à la naissance d’une ville, lors de la découverte du phosphate en 1908, et exploité en 1921, à sa construction et à son évolution économique. Le film passe en revue de nombreux centres à valeur commerciale(marché ou souk hebdomadaire ), religieuse(Msid, Mosquée), éducative(Ecole franco-musulmane), voire culturelle(Aabidat Rma, Tbourida(1), et plus tard Le Festival du Cinéma Africain, crée en 1977) et politique, en ce sens que ,de par son importance économique, la ville de Khouribga a constitué au fil des années un pôle d’ intérêt pour les Rois du Maroc , en témoignent les visites royales.

II. Un témoignage tronqué :

Force est de constater que le spectateur averti néanmoins des insuffisances du film.
D’abord, le travail de monsieur Bayahia est fort stérile , en ce qu’ il ne s’est point posé la question sur la signification de « Khouribga », ne s’attendait-on pas à ce qu’il émît au moins quelques hypothèses à cet égard ?
Le choix violemment sélectif de Bayahia demeure également subjectif et réducteur envers l’ouvrier, puisqu’il passe l’éponge sur l’Histoire de la ville, et partant, celle du Maroc.
Or, l’Histoire témoigne, à ceux qui l’entendent, combien ces ouvriers-là sont inséparables de
La dialectique du progrès, partout dans le monde, Pour s’en convaincre, il y’a lieu de citer le militantisme et le nationalisme dont ils faisaient preuve à merveille.
En outre, le film en question nous offre de cette ville, forteresse des mineurs (2), une image dramatiquement tronquée, A l’hôtel de luxe et au marché où pullulent des fruits ne faudrait-il pas notamment associer les bidonvilles, où des damnés vivotent, les « enfants de la rue », les mendiants…. ; car objectivité l’oblige !!




IV. Rappel :

En somme, le documentaire de Bayahia est, me semble-t-il, non seulement un travail bâclé, mais il est en plus un « doc » qui « ment », et « tait » des vérités de la ville.
Que les responsables du secteur cinématographique veillent à ce que les « courts » répondent aux normes esthétiques, et aux attentes du public. (3)

Bouchta FARQZAID

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