dimanche 15 juillet 2007

15. Un documentaire sur la ville de Khouribga

Un documentaire sur la ville de Khouribga :

I. Facture générique :

Le terme « documentaire », formé à partir de « document » renvoie à l’idée de « trace » et, par extension de « vérité ».Venant du latin « documentum », il désigne un « enseignement » , et donc , « ce qui sert à instruire ».Quelle que soit sa thématique (faune, flore, géographie, anthropologie…), il serait assimilé à une pièce de référence objective.
Il s’agit, en effet, d’un « cinéma de vérité », « instructif, destiné à montrer des documents des faits enregistrés, et non élaborés pour l’occasion »(cf. Le Petit Robert, 1992, p.564).Comme son le laisse bien entendre, l’image est souvent accompagnée du commentaire
De tels propos, il s’ensuit que le documentaire diffère du film de fiction sur divers points.

I.« Khouribga : hier et aujourd’hui » : un témoignage sur un lieu ?:

A/ Un générique :

-35 mm/couleur/1992
-Production : Centre Cinématographique Marocain (CCM)
-Image : Abderrazak Benhamida
-Montage : Alaoui Harrouni et Fatima Darsi
-Version : français (voix d’Ali hassan)

B/ Un témoignage ?

Le titre du documentaire semble, de prime abord, nous renseigner sur la stratégie du réalisateur, à savoir la comparaison de la ville de Khouribga à travers deux moments de son histoire que sont le passé et présent. A cet égard, le cours à l’alternance du noir-blanc/couleur est fort significative.
L’effet d’Alaoui H. Et de Fatima D. s’explique par la volonté de mettre face-à-face des lieux à travers ce qu’ils étaient et ce qu’ils sont devenus au fil du temps. Grâce à une mise en ouvre d’une topographie, le spectateur assiste à la naissance d’une ville, lors de la découverte du phosphate en 1908, et exploité en 1921, à sa construction et à son évolution économique. Le film passe en revue de nombreux centres à valeur commerciale(marché ou souk hebdomadaire ), religieuse(Msid, Mosquée), éducative(Ecole franco-musulmane), voire culturelle(Aabidat Rma, Tbourida(1), et plus tard Le Festival du Cinéma Africain, crée en 1977) et politique, en ce sens que ,de par son importance économique, la ville de Khouribga a constitué au fil des années un pôle d’ intérêt pour les Rois du Maroc , en témoignent les visites royales.

II. Un témoignage tronqué :

Force est de constater que le spectateur averti néanmoins des insuffisances du film.
D’abord, le travail de monsieur Bayahia est fort stérile , en ce qu’ il ne s’est point posé la question sur la signification de « Khouribga », ne s’attendait-on pas à ce qu’il émît au moins quelques hypothèses à cet égard ?
Le choix violemment sélectif de Bayahia demeure également subjectif et réducteur envers l’ouvrier, puisqu’il passe l’éponge sur l’Histoire de la ville, et partant, celle du Maroc.
Or, l’Histoire témoigne, à ceux qui l’entendent, combien ces ouvriers-là sont inséparables de
La dialectique du progrès, partout dans le monde, Pour s’en convaincre, il y’a lieu de citer le militantisme et le nationalisme dont ils faisaient preuve à merveille.
En outre, le film en question nous offre de cette ville, forteresse des mineurs (2), une image dramatiquement tronquée, A l’hôtel de luxe et au marché où pullulent des fruits ne faudrait-il pas notamment associer les bidonvilles, où des damnés vivotent, les « enfants de la rue », les mendiants…. ; car objectivité l’oblige !!




IV. Rappel :

En somme, le documentaire de Bayahia est, me semble-t-il, non seulement un travail bâclé, mais il est en plus un « doc » qui « ment », et « tait » des vérités de la ville.
Que les responsables du secteur cinématographique veillent à ce que les « courts » répondent aux normes esthétiques, et aux attentes du public. (3)

Bouchta FARQZAID

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