mardi 15 juillet 2008

13. « Cinéma de cœur » à Khouribga

C’est une conviction, à présent, que d’avancer que si on aime la vie, non seulement on va au cinéma, mais surtout on en fait. Telle semble être la devise du Festival des Arts, qui s’est déroulé du 21 au 23 mai, et organisé par la délégation du Ministère de l’Education nationale de Khouribga (Académie de Settat), sous le thème « Les Arts éducatifs au service du Civisme ». Musique, peinture, théâtre et cinéma y étaient les axes principaux.


A cet égard, sept courts métrages ont été sélectionnés à la compétition finale :
 « Lahrigh » de Z. Driss
 « Trouble de mémoire » de Abdel kébir Chmaiti
 « Epoux d’Ishtar » de Mohamed Hassoun
 « Au bout de la chute » de Rabi Amal
 « Kilomètre 5 » de Mohamed Kouiess
 « Photogénique » de Mourad Bitil
 « Extra-ordinaire » de Mohamed Onk


La première remarque qu’il est aisé de faire, c’est que ces différents films témoignent d’un investissement épatant du côté des équipes ayant présidé à leur réalisation. Nonobstant les faiblesses que l’on peut déceler au niveau technique (scénario, réalisation, montage…), ces courts métrages mettent en scène des thèmes variés qui ne touchent pas uniquement à la chose éducative, mais aussi à l’imaginaire collectif, en général : la scolarisation, l’handicapé et l’école, la drogue, la migration clandestine, la politique et l’Etat, et l’aliénation.


Un jury composé de trois critiques s’est chargé d’évaluer et surtout d’encourager les futurs artistes à travers des mentions et des prix, qui se présentent comme suit :

 Une mention spéciale à la future réalisatrice pour son film « Au bout de la chute » (une seule femme, c’est trop peu !)
 Une mention en ex æquo à deux acteurs principaux dans les deux films « Photogénique » et « Epoux d’Ishtar »
 Premier prix : « Epoux d’Ishtar » de Mohamed Hassoun
 Deuxième prix : « Kilomètre 5 » de Mohamed Kouiess
 Troisième prix : « Photogénique » de Mourad Bitil


Ce même jury a rédigé un rapport très détaillé qu’il a soumis au comité d’organisation, et dans lequel il a mis l’accent sur les points dont il faut tenir compte pour la prochaine édition. Ils se résument ainsi :

 Le cinéma est un art très complexe, car il demande investissement et étude ; d’où la nécessité de programmer des ateliers de formation en matière de scénario, de réalisation, de montage et d’interprétation au profit des professeurs et des élèves.
 Excepté le film de « Photogénique » de Mourad Bitil, les génériques des autres films ne mentionnent plus la source des morceaux musicaux, qui ont été exploités – mal d’ailleurs- par les « réalisateurs ». D’où le respect du droit de l’auteur, car cela est un acte civil.
 Rares sont les professeurs-femmes qui se sont impliquées dans cette activité cinématographique. D’où l’obligation de les encourager à faire un art, qui est en lui-même un signe de modernité.
 Loin d’être des animateurs, les professeurs taillent la part du lion dans la production (scénario, montage, réalisation…). Cela reproduit, à vrai dire, la conception assez surannée de l’école où le maître est détenteur du savoir.
 La programmation de deux films, à savoir « Lahrigh » et « Epoux d’Ishtar » a tendu la perche au jury pour faire réfléchir à la dénomination du « film éducatif ». D’où la nécessité d’élaborer un règlement du concours, dans lequel il sera défini avec minutie ce genre de film (spécificités, thématique, objectifs, production…), d’autant plus qu’à partir de la prochaine édition, la délégation de Khouribga compte organiser un Festival régional entièrement consacré au septième art.



En somme, ces festivals sont fort utiles, en ce qu’ils montrent clairement que la mission de l’Ecole marocaine est encore possible : expression, formation, démocratie, civisme, liberté…
Beaucoup de signes réunis sont prometteurs pour les éditions à venir.






Bouchta FARQZAID

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