"Paris sur mer" de Mounir Abbar.
L’utopie heureuse
Il est des perles qui jaillissent comme de nulle part pour scintiller et éclairer ce qui les entoure. C’est bel et bien le cas de trois courts métrages que nous avons eu le grand plaisir de voir lors de la dixième édition du Festival National du Film de Tanger, tenu entre 13 et 20 décembre 2008. Ce sont "Démétan" de Mohamed Amine, " Le Pain amer" d’Hassan DAHANI et de "Paris sur mer" de Mounir Abbar.
I. "Paris sur mer" de Mounir Abbar
Il faudrait commencer par dire que le thème du film est assez débattu tant au cinéma qu'en littérature. Or, Mounir Abbar y apporte une touche artistique et personnelle. En effet, le film nous raconte l'histoire d'un jeune africain qui a décidé un jour de réaliser son rêve : migrer vers l'étranger via la ville de Tanger.
A. une traversée du désert
Pour atteindre son but, le personnage principal est astreint de faire un périple infernal, en ce qu'il doit traverser un désert où toutes les menaces sont réunies à savoir le soleil, les sables et la maffia des passeurs. La technique de suggestion y est de mise, lorsque la camera nous présente de longs chemins sinueux.
La deuxième étape du périple est Tanger. Ville de transition, elle constitue un pont vers l'au-delà dans le double sens du terme. Mais elle est également un espace qui s'inscrit dans une logique à la fois négative et positive. Elle est un espace de toutes les menaces citadines: famine, manque de sécurité...
B. Une utopie heureuse:
Cette ville de Tanger a également un rôle narratif et symbolique, dans la mesure où elle permet de passer à l'autre rive et qu’elle peut bloquer toute tentative clandestine et, paradoxalement, rendre le rêve une illusion heureuse. Sans insister sur la banalité du prétexte, c'est dans ce sens qu'il faut entendre la rencontre entre le noir et la blonde, c’est-à-dire de l'Afrique et de la France.
Le récit du film prend forme au fur et mesure de la narration prise en charge par le personnage principal. Analphabète, celui-ci demande à la Française de transcrire une lettre dans laquelle il essaie de reproduire le récit de son voyage.
Il s’agit d’un procédé technique qui consiste à mettre en scène un récit grâce aux mots (voix off) et aux images, c’est-à-dire à en souligner le contenu la narration et de la visualisation pour nous mettre au centre du rêve qui n’est en fin de compte qu’une illusion. La ville de Paris n’est qu’un espace utopique du fait qu’elle est locus côtier.
C. Un locus amoenus :
Tanger, elle se découvre un lieu de rencontre et du mélange des couleurs, des races, des langues et des idées. Ville hospitalière, elle est cela qui réunit et concilie les différences.
En somme, le film de Mounir Abbar témoigne, sans complaisance, d’une touche et d’une vision originales. Cela promet beaucoup.
Bouchta FARQZAID
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